PAR OÙ COMMENCER 
L’auto-édition peut être accessible assez rapidement au début quand on se cantonne au numérique.
Débuter en publiant nos premiers chapitres gratuitement par exemple, pour faire découvrir son travail à des lecteurs qui – ne risquant pas de perdre d’argent dans une histoire dont ils ne connaissent rien – auront beaucoup plus de facilités à découvrir un nouvel auteur.

Il y a les plateformes Mangadraft, Tapastic (en anglais), Amilova – pour ce que je connais (il y en a d’autres)Et contrairement à ce qu’on pourrait penser, si jamais vous sortez un jour votre BD numérique en livre, même si les gens y ont eu accès gratuitement, ça ne les empêchera pas de l’acheter, au contraire. Parce qu’ils apprécient votre histoire, qu’ils la veulent dans leur bibliothèque, ou simplement pour vous soutenir… C’est quelque chose qui fonctionne essentiellement en auto-édition parce qu’il y a cette notion de proximité dans l’achat → le lecteur sait qu’il donne directement à l’auteur. (il suffit de voir le succès de la campagne Ulule de Maliki 😉 )

Quand j’ai débuté dans le fanzinat, il y a 11 ans, je refusais de mettre des planches gratuitement en ligne. Je pensais que proposer ma BD gratuitement la tuerait dans le sens que tout le monde pourrait y avoir accès et que je ne pourrais donc jamais en vivre (sans parler qu’à l’époque, le plagiat m’inquiétait pas mal :P)
Je suis donc directement passée par l’édition papier de mes Bds que je vendais en ligne et en festivals. C’était couteux, je n’y connaissais pas grand chose et toutes mes économies y passaient.
Et bien évidemment, personne ne me connaissait et mon niveau était encore très médiocre, aussi je n’attirais pas grand monde. Je me retrouvais avec des stocks terribles d’invendus dont je ne savais que faire.
Ça a duré 6 ans avant que je commence à avoir des productions jolies à regarder et bien construites scénaristiquement. J’ai commencé à avoir une
petite communauté qui me suivait, à savoir quelques centaines de personnes.
 
LES AVANTAGES DE LA GRATUITÉ
Puis au bout de 7 ans de fanzinat, je me suis lancée professionnellement. 7 ans que je faisais des
festivals, des BDs, etc… sans arriver à avoir plus de 200 ou 300 lecteurs…
En même temps que ce nouveau statut professionnel, je me suis aussi lancée dans la publication numérique et gratuite de ma nouvelle BD de type manga : Chronoctis Express. Pas sur mon petit site perso, non. Je suis allée chercher les lecteurs en postant ma BD directement sur les plateformes en ligne, comme Amilova et Tapastic.
D’autres auteurs qui s’étaient lancés dans le fanzinat en même temps que moi publiaient en ligne depuis quelques années et avaient un succès fou. Je me suis dit qu’il était temps de tester… et voir si je pouvais dépasser les quelques centaines de lecteurs.
En l’espace d’un an, grâce à la gratuité de Chronoctis Express que je publiais en ligne, je suis passée à 15000 lecteurs inscrits, et bien plus encore qui la lisent chaque semaine.
C’est allé très vite : le succès en ligne m’a ramené beaucoup plus de monde sur mon stand en festival, et j’ai pu envisager de sortir le 1er tome en version papier avec – cette fois – beaucoup de moyen ! Puisque j’ai décidé de faire une campagne Ulule. La campagne a été un énorme succès, le livre se vend maintenant très bien et beaucoup de monde vient le récupérer en festivals. Bon, on est loin de gagner sa vie hein, mais il y a un sacré progrès par rapport à il y a 2 ans.
 
GAGNER SA VIE
Parce qu’évidemment, ce n’est pas avec du gratuit que vous allez vivre de votre art. Et gagner sa vie par la BD, c’est relève presque du miracle (presque :P)
Il faut beaucoup produire, pendant longtemps, pour avoir au final un tome qui coute à peine entre 8 et 10€. Alors que vous y aurez passé entre 1 an et 2 ans.
En sachant qu’une fois enlevé de nombreux frais (fabrication, transport, stands en festivals,
pourcentage pris par des tiers quand vendu en ligne… sans parler de l’argent pris par les cotisations sociales et les impôts) il vous restera peut-être 1 ou 2€ de gagnés sur chaque tome grand max.
Si vous voulez toucher un smic – le minimum d’un salaire français – soit environ 1200€ par mois net, sur un an en sachant que vous ne vivrez que sur la vente d’un seul tome qui vous fait gagner 2€…Il faudra que vous vendiez 600 exemplaires par mois de ce tome. Oui, rien que ça ! En sachant que 600 exemplaires par mois, ça représente de très, très très bonnes ventes. Un tel chiffre, je ne sais même pas s’il y a un auteur auto-édité en France qui le fait.Par contre… ça devient plus envisageable si vous faites plusieurs tomes !
Vous ne gagnerez pas votre vie avec votre tome 1, ni avec votre tome 2 (ou à peine), mais à partir du tome 3 ça commencera à devenir intéressant… parce que dès que quelqu’un découvrira votre
série, il y a beaucoup de chances pour qu’il prenne les 3 tomes d’un coup. Donc au lieu de devoir vendre 600 exemplaires du tome 1, vous aurez à vendre 200 exemplaires du 1, 200 du 2 et 200 du 3. C’est déjà beaucoup plus réaliste 😛
Si en plus de ça, vous combinez avec un artbook de votre BD tous les 2 ans, ou un petit sketchbook de vos recherches pour votre BD… En plus de vous faire du bien en vous aérant l’esprit, ça rajoutera un peu de beurre dans les épinards ^^
Série ou successions de one-shots d’ailleurs : les deux fonctionnent. Bon, la série incitera forcément beaucoup plus les lecteurs à tout acheter (à moins d’aimer avoir des trous dans l’histoire XD). Et c’est agréable de se plonger dans une longue histoire, autant pour l’auteur que pour le lecteur. Mais une série c’est plus difficile à gérer.
Le one-shot, lui, a l’avantage d’être plus vendeur qu’une série, parce que les gens qui l’achètent savent qu’ils auront une histoire complète. Donc aucun risque d’attendre longtemps la suite, voire aucun risque de ne jamais avoir de suite ! (la grande peur des lecteurs qui achètent des créations auto-éditées XD)
Aussi, commencer par se faire connaitre en faisant des one-shots, pour mettre les gens en confiance et tester ses capacités, peut être une très bonne idée ! Puis ensuite une fois que vous avez votre public, vous lancer dans une série si vous en avez envie. (note : c’est ce que j’ai fait :P)
 
MULTI-TÂCHES
 
Après, ce qui est important, c’est de compléter vos œuvres d’auteur de BD par des goodies. Si vous faites des illustrations de vos persos/ votre univers, et que vous les vendez sous forme de goodies… Vous aurez passé quoi, allez, deux jours grand max sur une illu. Que vous pourrez ensuite vendre sous différents supports, comme des cartes, posters, mugs, etc… C’est une aide précieuse que de faire des illustrations en plus de vos planches.
Les gens qui apprécient votre série pourront donc vous soutenir en vous achetant des goodies, et ça peut représenter une grosse partie de votre revenu d’auteur, donc ce n’est pas à négliger.

Vous pouvez combiner ça à par exemple des pages Tipeee ou Patreon, peut-être proposer des cours de BD de temps en temps, faire des partenariats avec des sites, proposer des versions ebooks de vos tomes sur Kindle et Kobo pour faire un complément… Et en combinant toutes ces petites choses, avec rigueur, régularité, en sachant vous remettre en question, évoluer, et communiquer, vous finirez très certainement par en vivre.En sachant que vous devrez gérer administratif, comptabilité, gestion des stocks, goodies, communication sur réseaux sociaux, réponse aux messages de vos lecteurs, préparation des dossiers pour les festivals, plus les festivals en eux-mêmes… Ce qui signifiera que vous n’aurez peut-être que 30% de votre temps de travail pour faire vos planches. Et que donc, vous n’avancerez pas aussi vite qu’un auteur édité. ça vous est déjà arrivé de penser : « cet auteur édité lui, il sort un tome tous les 6 mois ! » Eh bien stop : ne comparez plus. N’essayez pas de vous esquinter la santé en vous fixant des deadlines de malades ! Ok ? 😛 Vous faites l’équivalent de 5 ou 6 boulots différents à vous seul. Auteur, éditeur, maquettiste, web-designeur, diffuseur, distributeur, commercial. C’est normal d’avoir moins de temps pour la création. Il faut l’accepter : vous aurez besoin d’un peu plus de temps qu’un auteur édité pour boucler vos tomes.



L’AVANTAGE DU BOUCHE A OREILLE
 
Ne pas oublier que l’auto-édition a un petit avantage sur l’édition classique : votre livre n’a pas de date limite pour faire ses preuves. Dans l’édition classique, quand un livre est publié, il débarque en librairie et a à peu près disons… 2 semaines pour conquérir un lectorat qui ne le connait pas. Passé ce délai, le libraire le sortira des nouveautés et ce sera alors très difficile d’avoir de nouvelles occasions de faire ses preuves.
Ça signifie que si durant le premier mois de vente, votre livre ne s’est pas bien vendu, l’éditeur le considérera comme un échec et fera certainement écourter voire arrêter votre série.
ça ne voudra pas dire que votre livre est mauvais, pas du tout. De nos jours, il est très difficile de se démarquer au milieu des milliers de nouveautés BDs qui sortent chaque année. Surtout si le public ne nous connait pas. Les libraires ont des places limitées sur leur rayons, aussi les nouveautés passent très vite (certaines n’auront même pas la possibilité d’apparaitre sur le rayon des nouveautés !)Certains BDs ont la chance d’être remarquées par des personnes influentes qui pourront en parler aux lecteurs potentiels durant le temps imparti, d’autres passent inaperçus malgré un bon potentiel. C’est dur mais c’est le jeu =)
Dans l’auto-édition, c’est le contraire : vous avez tout votre temps pour laisser à votre livre le luxe d’être connu par le bouche à oreille. Certes, ne nous leurrons pas : vous n’avez pas les moyens
de communication d’un éditeur. Faire connaitre votre BD, ça vous prendra beaucoup de temps.
Mais vous pouvez donner du temps. Et si vous vous investissez suffisamment dans la communication, avec les réseaux sociaux, avec un beau site, avec les plateformes en ligne, en étant
présent en festival… Et que votre BD a un beau visuel et que l’histoire plait à ceux qui la découvrent… Il n’y a aucune raison pour que vos efforts ne soient pas récompensés. Par contre comme je vous le disais ; il faudra s’armer de beaucoup de patience. Il faut en moyenne compter 3 à 5 ans à partir de vos premières pages publiées gratuitement, jusqu’à ce que vous ayez suffisamment de succès pour commencer à avoir une bonne grosse communauté qui vous suit, et pouvoir envisager de gagner votre vie avec votre projet (à part quelques rares chanceux mais ils ne comptent pas :P)
 
LIVRE CONSEILLÉ
 
Il y a un livre écrit par une écrivaine qui explique très bien le concept d’auto-édition et comment se mettre en valeur tout en respectant ses lecteurs. Ça s’appelle « Comment publier un livre – Marketing pour auteurs » de Joanna Penn. Je vous le sur-conseille, il est rempli de précieuses démarches à suivre, toutes – je le répète – extrêmement logiques et respectueuses de votre lectorat.
 
 
IMPRIMEUR
Pour mes bouquins, je suis passée très longtemps par Pixartprinting (depuis environ 6 ans), mais non seulement ils n’ont pas d’impression de type manga, mais en plus la qualité de leurs impressions de livres est passée d’assez bonne à… plutôt aléatoire (à vous de voir si ça vous convient ^^)J’entends beaucoup d’auteurs passer par des imprimeurs français très variés et en être contents. Je ne connais pas le nom de ces imprimeurs, mais le mieux c’est de se faire une liste en cherchant sur google et de faire une demande de devis à tous les imprimeurs qui vous intéressent, pour voir ce qui vous arrange le plus.
Vous pouvez aussi vous procurer des livres auto-édités dont vous aimez l’impression, et simplement regarder à la fin du livre les mentions obligatoires d’édition et d’impression.
Il est obligatoire d’indiquer le nom et l’adresse de l’imprimeur sur chaque livre publié quand l’imprimeur réside en France.Et si vous voulez savoir combien ça coûte de faire un manga ou une BD, ben… ça dépendra du format, de la qualité, de si vous voulez des effets ou non, de s’il y a des pages couleurs dedans ou non, de l’imprimeur, du nombre d’exemplaires que vous voulez, de la distance entre l’imprimeur et vous, et du délai que vous donnez à l’imprimeur pour le faire.
Donc un manga à 200 pages, ça peut vous couter 6€ l’unité, comme ça peut vous coûter 2€ l’unité.Impossible de deviner pour vous. Si vous voulez un prix, c’est aux imprimeurs qu’il faut demander. Si si, allez-y : C’est leur boulot. Vous inquiétez pas, ils ne mordent pas 😛
 

NIVEAU ADMINISTRATIF-COMPTA TOUSSA TOUSSA

Je vous préviens de suite : je suis moi-même pas mal paumée, y’a pleins d’infos contradictoires sur le net, quand on appelle les impots, le RSI ou autre institution on a 3000 versions différentes, donc… je ne vous donnerai que mon vécu perso. Si vous avez des doutes sur ce que vous voulez faire, adressez-vous à des gens compétents qui sauront vous donner des réponses complètes =) Moi, je ne pourrai pas vous aider.

Je suis en statut auto-entrepreneur. Quand je me suis lancée au tout début, quand je faisais du fanzinat avec mes amis, on n’avait pas de statut parce que de toute façon on gagnait que dalle sur nos créations, et le peu qu’on gagnait… c’était un grain de sable dans la montagne de choses qu’on payait.
C’est en 2012 que j’ai pris le statut d’auto-entrepreneur, parce que ça y est, je commençais enfin à créer des choses potables et avoir une petite communauté, et que je sentais que je pouvais commencer à avoir des bénéfices. (même si les bénéfices n’ont commencé finalement qu’en 2014)

Je suis en activité « édition de livre ». Pas « auto-édition », parce qu’à l’époque où je me suis lancée, je me disais que j’imprimerais peut-être quelques créations de mes amis en même temps que les miennes. Bon, au vu de comme je galère déjà pour les miennes je pense que ça n’arrivera pas avant un moment XD
Je déclare mes revenus de façon trimestrielle auprès du RSI, dans la catégorie vente de marchandises (étant donné que j’achète mes livres auprès de l’imprimeur, puis que je les revends)
Par contre, pour ce qui est de Tipeee, là je déclare en « prestation de services » puisque je n’achète et ne revends rien : ce sont des dons en échange des planches que mes Tipeurs peuvent lire en avance.

En tant qu’auto-entrepreneur, on fonctionne comme un particulier : la TVA on la paye quand on achète quelque chose, et quand on vend : il n’y a pas de TVA à ajouter. Ce n’est pas HT (hors-taxes). Ce n’est pas non-plus TTC. C’est… il faut juste mettre votre prix en euros, et en bas de votre facture vous indiquez la mention « TVA non applicable – article 293 B du CGI »

Puis après chaque année vous déclarez aux impôts ce que vous avez gagné. (pour plus d’infos, allez voir les sites « net entreprise », l’auto-entrepreneur » et les forums d’aide qui sont nickels pour tout bien comprendre)

Pour ce qui est de vos livres :
Tout livre publié sous format papier doit être déclaré à l’Afnil. Même quand vous faites que 50 exemplaires, oui oui.
L’Afnil vous donnera un numéro ISBN (dans le cas d’un livre). Si par contre vous publiez un magazine, il vous faudra un numéro ISSN, qui vous sera donné par la BNF (bibliothèque nationale de France)
Là aussi je ne rentre pas dans les détails, vous trouverez des sites spécialisés sur le net qui vous expliqueront très bien les démarches. Vous verrez ce n’est pas compliqué, et les gens de l’Afnil et de la BNF sont vraiment sympas et répondent sans problème si vous êtes perdu ^^

 

UN MÉTIER DIFFICILE
L’auto-édition donne l’impression d’être à la portée de tout le monde. Et c’est le cas si on veut juste imprimer sa petite création et la vendre à 30 exemplaires.
Par contre si l’objectif c’est de se professionnaliser avec l’auto-édition… là ce n’est qu’une poignée de personnes qui peut se vanter d’y arriver. Parce que ça demande un sacré paquet de compétences, il faut être rigoureux, savoir se mettre en valeur, c’est extrêmement chronophage, stressant, et plus que jamais, tout comme un patron, votre gagne-pain est tributaire de vos décisions, et il est nécessaire de prendre des risques et tenter des idées dont on ne sait jamais si cela va fonctionner… On est donc jamais à l’abri d’une erreur de parcours. 
Seul face à l’adversité, seul face à tout ce qu’il faut gérer en tant qu’entreprise. Vous devez RÉELLEMENT être passionné.
Tout cela, sans parler du fait qu’on ne sait jamais à l’avance si notre BD fonctionnera ou non. (c’est là que faire de la prépublication en ligne, gratuite, pour voir si les gens sont partants en lisant la moitié de votre premier tome, ou le 1er chapitre de votre one-shot… vous sera salvateur)
Ça vaut aussi pour un auteur édité. Le métier d’auteur est mal reconnu, on a tendance à ne plus avoir de vie sociale (parce qu’on est pauvre, alors on doit travailler plus pour tenter de gagner plus d’argent pour pouvoir payer son loyer, ses courses, son eau, sa connexion internet, son téléphone, etc…), on souffre de solitude (et comme on est pauvre on peut pas trop sortir pour se changer les idées, ni aller au resto, et encore moins partir en vacances), de douleurs chroniques (et comme on est pauvre on a du mal à se soigner), on n’est pas pris au
sérieux par la plupart des gens, on a plus de mal à se caser, les banques nous refusent des emprunts (comme on est pauvre… vous commencez à connaitre la chanson !), les proprios nous refusent des locations (paaaauvres), on n’a aucune sécurité pour la maladie (y’a pas intérêt à tomber malade, j’vous l’dis), et inutile de compter sur vos économies pour vous soigner, puisque vous avez déjà du mal à vivre de votre maigre revenu !La retraite ? C’est quoi la retraite ?Ha oui, et cerise sur le gâteau : Faut-il aussi rappeler que de plus en plus de festivals de manga obligent les auteurs auto-édités, dont l’auto-édition est la seule source de revenu, à payer un stand entre 1500 et 2000€ ? Alors qu’à côté, un auteur édité lui payera son stand entre 100 et 300€, au même titre que ceux qui font ça juste en loisir ?
Vous ne gagnez que 200€ net par mois ? Quand vous gagnez 800€ en festival, vous êtes super content ? (en sachant qu’une fois retiré le transport, l’hôtel, les couts de fabrication de chaque création vendue, les 15% des ventes qui partent au RSI… il ne vous restera que 200€ de bénéfices ? 200€ qui vous serviront à tenir durant un mois entier ?) 
 
Rien à faire : étant donné que vous ne faites rien d’autre à côté, parce que vous vous saignez à faire de la BD dans le doux espoir de peut-être un jour en vivre, et qu’actuellement vous vivez aux dépends de vos parents ou de votre conjoint, parce que sinon vous seriez à la rue, et que cette situation est déjà particulièrement dégradante et que vous vous donnez au mieux pour vous sortir de cette infâme cercle vicieux de pauvreté…
Hop : 1700€ le stand ! Soit presque 9 mois de salaire. Oui oui. Normal. C’est comme ça, et de plus en plus de festivals pratiquent cette nouvelle règle. J’en compte déjà 3, dont 2 extrêmement importants.
 
Oui parce que… c’est vrai qu’on gagne déjà tellement bien notre vie en tant qu’auteur de BD. Tout le monde sait que les auteurs sont pleins aux as ! C’est quoi, 2000€ pour un stand hein ? (*pleurs*)Note : ceux qui ont un job à côté, ou qui font encore des études, ne sont pas concernés par ces tarifs exorbitants. Vous pourrez demander un stand amateur/jeune cré sans problème, puisque vous pourrez justifier que ce n’est pas votre activité principale en montrant une attestation en tant qu’employé, ou en tant qu’étudiant.
Pour les autres… soit vous boycottez ces festivals, soit vous essayez de négocier avec eux (certains y arrivent parfois).Bref… c’est vraiment pas un métier où on peut vivre sans se soucier du lendemain.
Je ne le conseille qu’à un seul type de personne : Les gens qui respirent BD, qui ne se sentent épanouis qu’en faisant de la BD, qui ne supporteraient pas l’idée de vivre sans pouvoir créer de BD, qui ont tendance à se sentir très mal dans leur peau quand ça fait déjà quelques jours qu’ils n’ont pas touché à leur projet… et qui n’arrivent même pas à imaginer ce qu’ils pourraient bien faire de leur vie s’ils étaient contraints de faire autre chose.
Si vous vous retrouvez dans cette description, alors vous pouvez tenter l’aventure =) 
 
CONSEIL SANTÉ
 
L’organisation idéale, c’est de savoir parfaitement doser entre travail et soin de soi. Le but n’est pas de s’épuiser physiquement et mentalement en essayant de faire un sprint, mais de bien connaître ses capacités, le temps qu’on peut accorder à nos créations, et ne pas négliger le sommeil (sous peine de très rapidement se détruire et avoir des maladies/douleurs chroniques)
Je sais qu’on a tendance à dire qu’un auteur est censé tout sacrifier pour arriver à ses fins, mais si on agit comme ça notre corps nous le fera payer tôt ou tard. Nous ne sommes pas des machines alors nous devons prendre soin de nous pour pouvoir vivre longtemps et en bonne santé =)
Il faut savoir que les auteurs sont aussi très facilement touchés par la dépression, donc… s’accorder un jour de repos chaque semaine, pour se changer les idées, prendre du temps pour soi… c’est tout aussi important que le travail en lui-même. Ça a été prouvé : on est beaucoup plus efficace sur le long terme, on est plus rapide, on a plus d’idées originales et on garde un bien meilleur moral, quand on se change régulièrement les idées et qu’on se repose comme il faut.Chaque jour ne pas oublier de faire quelques exercices pour vous muscler le dos (attention à la position assise qui est très mauvaise pour votre corps, étirez-vous souvent et levez-vous toutes les heures pour vous dégourdir les jambes pendant 3 minutes. ça vous permettra aussi de reposer vos yeux ^^).
Important : N’oubliez pas qu’un être humain doit faire 10 000 pas par jour pour que son corps reste dans de bonnes conditions. Si vous travaillez chez vous, vous ferez peut-être entre 1000 et 2000 pas en vous déplaçant dans votre maison, jusqu’à votre boite aux lettres, etc… -> il vous faudra compléter ça en sortant marcher le temps qu’il faudra pour atteindre les 10 000 (je vous conseille de vous procurer un podomètre ou de télécharger une application sur votre smartphone/iphone pour savoir combien de pas vous faites chaque jour en moyenne)Ne pas oublier de faire le plein en vitamine D en prenant le soleil une dizaine de minutes pendant le printemps, été et automne, de façon à renforcer votre système immunitaire et ne pas avoir de carences :PEt comme ça vous pourrez avancer vite et bien pendant très, très, très longtemps ! 

EN BREF
 
La route va être très longue et vous aurez souvent envie de baisser les bras, mais votre détermination face aux difficultés et à des débuts très lents finiront par payer.
Peut-être qu’une fois que vous aurez lu tout ça, vous aurez l’impression que c’est un résumé assez effrayant de l’auto-édition et du métier d’auteur de BD.
Mais sachez que si vous êtes passionné, les difficultés vous paraitront toujours surmontables. Et qu’elles n’arrivent pas d’un coup. Chaque étape du métier a son petit obstacle, que vous franchirez un à un, et les obstacles du début s’oublieront vite face aux plaisirs d’aujourd’hui.
Pouvoir discuter avec les autres auteurs auto-édités, notamment en festivals, est une véritable bouffée d’air frais. Puis ça permet d’échanger ses petites astuces perso et rentrer chez soi l’esprit gonflé de motivation et avec plein de nouvelles idées !Gardez en tête que la plus précieuse arme d’un auteur, qu’il soit auto-édité ou édité par un éditeur, c’est la régularité dans le travail. Le cerveau devient efficace par la régularité : (cf. cette vidéo sur la productivité (activez les sous-titres en français dans les options ;))
C’est d’autant plus vrai dans l’auto-édition où c’est vous qui fixez les règles et les deadlines, et où vous êtes le seul à qui vous devez des comptes. Il vous faudra être strict dans vos horaires pour tenir sur la distance.
Vous allez y arriver !Keep calm and carry on!
FIGHT ! o/

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